Juliette Noureddine

La jeune fille ou le tigre ?

Juliette Noureddine


Demain, hélas demain, je ne le verrai plus
C'est le prix à payer pour l'amour défendu
Dans les prisons du roi, un homme seul attend
Et ce roi est mon père et l'homme est mon amant

Demain, dans les arènes, pour châtiment unique, 
Mon bien-aimé verra deux portes identiques
C'est une et une seule qu'il lui faudra choisir
S'avancer pour l'ouvrir et l'ouvrir pour s'enfuir

Or, derrière l'une d'elles, se trouve une captive
Une belle sorcière à l'allure lascive
Le regard comme un feu, la voix comme un poison
L'envoûteront si bien qu'il oubliera mon nom

Derrière l'autre porte, choisie par le hasard
L'attend un autre sort, plus cruel et plus noir
Le baiser, la caresse et l'étreinte fatale
Des griffes et des dents d'un tigre du Bengale