Juliette Noureddine

La géante

Juliette Noureddine


Détourne, gentil berger, tes yeux du vallon noir
Où je me tiens vautrée, un jeune saule aux lèvres
Rentre en ta bergerie tes moutons et tes chèvres
Je suis nue et j'ai soif, il fait trop chaud ce soir
D'autres qui viendront, quand s'allumera la lune, 
Explorer les taillis de mes quatre toisons
Feront mon escalade comme de jeunes oisons
Glissant entre mes seins ainsi qu'entre deux dunes
Nul besoin de guitare, de bouquets ni de gants
Pour obtenir de moi des voluptés confuses
Je suis ouverte à tous, il suffit que l'on use
De mon ventre comme d'un luxurieux toboggan