Pour rendre plus jolie Toute la vie, Pour que tout s'harmonise Se poétise, Des fleurs suffisent. Sans aucun artifice, Elles ravissent Et rajeunissent : Beaux señors et señoritas Des doigts de la carmencita Acceptez ces violettes. C'est du bonheur qu'on achète Le bon dieu vous le rendra ! Señors pour vos señoritas, Prenez-moi les fleurs que voilà, Pour faire éclore un sourire, Pour parler sans rien se dire, Rien ne vaut ma violetta ! Votre robe, madame, Je le proclame, Vous fait une silhouette Vraiment coquette Mais incomplète, Il vous faut, je le jure, A la ceinture Une parure : Ô ma belle señorita, Des doigts de la carmencita Acceptez ma violette Au ton de votre toilette Je sens qu'elle se mariera ! Ô mes belles señoritas. Beaux señors, et señoritas Des doigts de la carmencita S'envolent à l'aveuglette Ses dernières violettes, Prenez-moi les fleurs que voilà, Et puis glissez-les, coquettes, Au creux de vos gorgerettes Votre amant les enviera ! Monsieur a l'air morose, J'en sais la cause. Il est sans compagnie Sans une amie Et il s'ennuie ! Car la vie sans tendresse, Et sans caresse, Quelle tristesse Beau señor sans señorita Des doigts de la carmencita Acceptez cette fleurette. Ce soir dans votre chambrette D'amour elle vous parlera ! A défaut de señorita Embrassez la fleur que voilà. Qui sait ! peut-être qu'en rêve Avant que la nuit s'achève En femme elle se changera ! Monsieur quelle impatience, Quelle insistance ! Tout comme les personnes - ca vous étonne - Les fleurs se donnent, Bien qu'elles soient à vendre. Il faut attendre Pour me les prendre Heureux qui les recevra ! Beaux señors et señoritas C'est fini, mais songez que la Plus belle vendeuse de violettes Ne peut - et je le regrette - Vous donner que ce qu'elle a !