Henri Salvador

J'habitais à Saint-Germain-Des-Prés

Henri Salvador


J'habite à Saint Germain des près 
et tous les jours je m'y promène 
rue Jacob au vieux colombier 
je dis bonjour à tous gens que j'aime 
j'aime me balader le long des quais 
remonter à Saint germain des près 
retrouver mes copains, tous mes poètes 

J'habite Saint germain des près 
j'ai 18 ans et je trouve la vie belle 
Dans une chambre très serrée 
je fais des rêves qui me donne des ailes 
J'aime rencontrer au détour d'une rue, 
le regard d'une belle inconnue, 
elle me plait, je lui plait, il faut qu'on parle 
tous les soirs dans un cabaret 
le jazz est devenu mon exutoire 
le public semble intéressé 
si c'était le debut de mon histoire 
je ne l'ai pas encore dis à maman 
je veux vivre de mes sentiments 
je veux jouer et chanter, la vie d'artiste 
mon premier amour 
c'est ici que tu as pris ma main 
qu'ensemble on a fait notre chemin 
mais mon dieu, comme le temps passe, 
un jour des gens sont arrivés 
ils étaient riches et jaloux de nos rêves 
de nos chambres ils nous ont chassé 
pour y mettre leur petit millionnaires 
qui étouffaient au fond de leur ennui 
et pensaient qu'en habitant ici 
il pourraient s'acheter une existence 
peu à peu ils ont remplacé 
nos livres qui étaient plein de nos rêves 
par du tissu bien ficelés, 
des habits qui sont des caches misères 
vous mes poètes, mes peintres, mes fous 
où êtes vous j'ai besoin de vous 
mais tans pis c'est la vie, il faut que je m'y fasse 
les démagos ont tout brûlé 
la flore est devenue un cimetière 
où contre le prix d'un café 
un court instant on peut se croire poète 
pourtant c'était là que tout à commencé 
que le monde c'est remis à penser 
mais tans pis c'est fini, comme le temps passe 
J'habitais Saint germain des près 
aujourd'hui j'y habite avec ma tête 
pour moi ce n'est plus qu'une idée 
que Paris sera toujours une fête