J’étais triste et pensif quand je t’ai rencontrée Je sens moins aujourd’hui mon obstiné tourment Ô dis-moi, serais-tu la femme inespérée Et le rêve idéal poursuivi vainement? Ô passante aux doux yeux, serais-tu donc l’amie Qui rendrait le bonheur au poète isolé Et vas-tu rayonner sur mon âme affermie Comme le ciel natal sur un cœur d’exilé? Ta tristesse sauvage, à la mienne pareille Aime à voir le soleil décliner sur la mer! Devant l’immensité ton extase s’éveille Et le charme des soirs à ta belle âme est cher Une mystérieuse et douce sympathie Déjà m’enchaîne à toi comme un vivant lien Et mon âme frémit, par l’amour envahie Et mon cœur te chérit sans te connaître bien