Autrefois des châteaux s'amusaient dans le ciel À défier les outrages du temps Autrefois les vaisseaux s'emparaient de la mer En chantant Autrefois des marchands ramenaient du Levant Des étoiles et des roses de sang Et des brumes du Nord aux franges tout encore cousues d'or Autrefois des armées s'en allaient loin du temps Sans savoir où le temps les menait Autrefois des seigneurs s'éteignaient Sous des arbres mourants. Autrefois les amants s'attendaient Et leurs serments se chantaient Et les poètes mouraient pour une rime. Autrefois chaque roi voulait rire d'un fou Et des fous se prenaient pour des rois On rêvait qu'une reine mourait de plaisir Dans leurs bras Autrefois les princesses s'en donnaient une nuit À celui qui n'avait pas le droit Acceptaient de mourir au bûcher Plutôt que de guérir Et pourtant s'il fallait revenir à ce temps Où l'amour se donnait des amants Comme au ciel est sur terre nos yeux N'en verront jamais plus Je choisirai cette nuit Et ce matin de ma vie Ma vie commence aujourd'hui Puisque tu m'aimes, Puisque tu m'aimes.