Ma petite grande, écoute-moi, écoute-moi Ma petite grande, écoute-moi, allez, écoute ton papa Ma petite grande, écoute-moi Ne pleure pas Sèche tes yeux, ça passera Il y en aura d'autres des gars comme ça Ma petite grande, écoute-moi Tu n'pouvais pas savoir que ça déchire autant Tu sais, moi aussi j'ai morflé dans mon temps Un de perdu, dix de retrouvés Pour moi, adulte, cette phrase s'est envolée Mais pour toi, fillette, il est encore bon ce proverbe Les remplaçants existent pour les amours en herbe Alors, passe à la suite et gomme celui qui n'est plus Ton petit homme Qui t'a fait mordre la pomme C'est vrai, c'est lui le premier à te donner du plaisir A t'aimer, à te le dire Mais tant pis, mets un foulard sur son souv'nir Ma petite grande, écoute-moi, écoute-moi Bien sûr je sais, je ne me rends pas compte de tout Mais ne crois pas une seconde que moi j'm'en fous Ma petite grande, écoute-moi Toute la vie est devant toi Ne reste pas en cale sèche, tu es encore si fraîche L'avenir va t'apprendre que rien n'est définitif Que les évidences n'existent que pour les naïfs, Le manche du râteau en pleine gueule Tu y auras droit comme pour tout le monde, Tu n'es pas la seule Je te revois au milieu des poupées encore fillette, Déguisée avec tes couettes, comme une petite marionnette, Mais même si j'ai dans la tête cette image, Je sais que ce n'est plus de ton âge Je sais que le temps a tourné la page Ma petite grande, écoute-moi, écoute-moi Avec les années, tu verras Tu te moqueras un peu de tout ça Ma petite grande, écoute-moi Mais non ce n'est pas stupide ou absurde L'adolescence, tu sais, est pleine de turpitudes Je suis content que tu te sois confiée, même si ça te fait pleurer Je suis donc ton père et pas ton geôlier ou ton banquier Moi j'serai toujours avec toi ma chérie Ton vieux croûton d'papa pourri Ah ! tu as souri !