Jean Ferrat

Les demoiselles de magasin

Jean Ferrat


Les demoiselles de magasinFont sonner leur réveille-matinPour s'en aller prendre leur trainLes demoiselles de magasinElles ne s'intéressent à rienA part ces amants incertainsQui leur filent entre les mainsLes demoiselles de magasinEt puis un beau jourCes petites amoursElles plient leurs beaux tabliersLaissent le rideau de fer baisséEt les voilà les bras croisésDevant leurs comptoirs désertésLes demoiselles de magasinQui menaient leur petit train trainS'apprêtent à faire un de ces foinsLes demoiselles de magasinElles font grève avec entrainEn croisant sagement leurs mainsSur leurs belles cuisses satinLes demoiselles de magasinEt puis un beau jourCes petites amoursLes voilà qui vont défilerUn drapeau rouge dépliéEt volent volent leurs baisersSur les ouvriers d'à côtéLes demoiselles de magasinDisaient leurs chefs avec chagrinCachaient un serpent dans leur seinLes demoiselles de magasinCausez toujours tristes pantinsElles ne pensent plus qu'au grand brunQui leur a dit : dimanche prochainLes demoiselles de magasinVous verrez qu'un jourCes petites amoursElles finiront par se marierAvec ces gars du défiléHistoire de réconcilierL'amour avec la liberté