J’ai tant attendu, à l’affût, repéré toutes les issues Le serpent se love sur l’avenue Le jugement le temps suspendu La foule est revenue, invitée même à son insu Les amas d’invendus L’ivresse des individus Dans leur officine, les agents se griment Les prospects s’agglutinent Les uns qui lèchent les vitrinеs Les autres se lèchеnt les babines Étalages rectilignes Publicité dans les magazines Ils jubilent et dressent le bilan de leur rapine Au chant de ces émissaires En ce vendredi noir Ils répondent tous à l’appel Depuis leur tour d’ivoire Toutes leurs peines Et tous les vains espoirs Enfin s’éteignent En ce vendredi noir De jolis étalages De belles choses dont je n’ai pas l’usage À l’abri des galeries, à la recherche du messie De précieux avantages D’impeccables visages Je maudis celui qui voulait solder ma vie Les passants se bousculent, les caddies s’accumulent Les esprits sont fébriles au guichet des crapules Si tu n’as pas de compte, donne ton matricule Si tu n’as pas de carte, avance dans ta cellule J’ai visé l’abondance et je l’ai vidée de son sens Le chant de ces émissaires En ce vendredi noir Ils guériraient toutes leur peines Toutes leurs idées noires La poudrière Pour notre messe noire Car tout se paye Tous les vendredis noirs Ici tout se paye Ici tout se paye Ici tout se paye Ici tout se paye Ici tout se paye Ici tout se paye Ici tout se paye Ici tout se paye Au chant de ces émissaires En ce vendredi noir Ils oublieront tous leurs problèmes Toutes les trajectoires Âmes aux enchères Et les corps en pourboire Car tout se paye Tous les vendredis noirs