Charles Trénet

La cité de Carcassonne

Charles Trénet


Il y a des villes tristesOù les pauvres touristesFont des nez longs comme çaD'vant les monuments.Ils s'ennuient en visiteEt désirent vite vitePartir pour des lieux plus charmants,Mais moi qui ne trouve pas les musées amusants,Mais moi qui fut toujours enn'mi des monuments,J'connais une ville charmante féodale, familièreQui joint la jeune gaîté au goût des vieillespierres.Joyeuse cité,Celle de CarcassonneHiver comme été,Enfants et grandes personnes,Ils vont danser l'bee-bopEt c'est gentil comme toutDevant ces vieux murs.Mon cœur en frissonne.Au lieu des armures,Des airs de jazz résonnent.Ils vont danser l'bee-bop et c'est un succès fou.Dans les donjons, y a des trombones heureuxQui soufflent des chansons pour les cœurs amoureuxEt, jusqu'au fond des vieux machicoulis,On entend, jour et nuit,Des cris, des cris...Joyeuse cité,Cité de CarcassonneHiver comme été,Enfants et grandes personnes,Ils vont danser l'bee-bop,Et c'est un succès fou.Parfois une valse tendre,Le soir, se fait entendre.On la danse à trois temps, pas pour longtemps.Le style de cette danse,Malgré son élégance,Déplaît à tous les habitants.Mais moi qui suis comme eux, qui n'aime pas les trois temps,Qui préfère, c'est curieux, les airs de notre temps,Je trouve à Carcassonne la joie de tout mon êtreEt quand je suis là-bas, je sens mon cœur renaître.Danse, danse, danse en cadence,Carcassonne danse,Danse, danse,C'est gentil comme tout.