Charles Trénet

Les mites

Charles Trénet


Après un mois de vacances en ouvrant mes placards, sacrebleu !
Quelle dégénéréscence je suis un pas à l'écart, oui mon vieux

En voyant mes chemises
Mes vêtements à haillons
De vulles friandises
De drôles de papillons
Mais bien que dépouillé
Je murmurais devant les papillons éparpillés

C'est fou ce que les mites mangent
Dans l'appartement délaissé
Elle mangent ce que je range
Au fond des tiroirs du passé
Malgré les boules de naftaline
Et malgré tout les coups de vapo.
Elles ont mangé mon amie Aline
La robe blanche de laine et le manteau
Et puis des souvenirs qui me faisaient plaisir
Un béret que je portais aux vacances du Cap Ferret, mangé
C'est fou ce que les mites mangent
Et comme disait Jupiter en colère
Vite trouvons un jour des mites aux ailes des anges
Mais voilà qu'aujourdh'hui j'ai les mites qui me mangent
J'ai des mites, des mites au logis
Oh oui ! j'ai des mites au logis.