Ici les gosses grandissent, pas comme grandissent les autres enfants. À leur âge ils veulent des ture-vois, pèsent le poids du franc, Multiplient les attaches, le voc, Amassent autant de vices que les billes à l'époque, Maintenant le trou c'est le bloc. Le film change, on parle plus des mêmes gosses, on parle de négoce. La zone a le même parfum à chaque fois qu'on se voit, les jeunes tisent, Dévorés, ruinés pas l'esprit de convoitise. Tous veulent des sous, tous veulent du flouze, les flics aux trousses, Les épaules vaincues par leur fardeau, les pièges guettent. Ceux qui jetaient les pétards maintenant les fument. Ca pète, ça pète de partout, partout pour beaucoup, matricule voyou. La rage perce dans mes écrits, les cris percent comme des voyous, Des problèmes qui fleurissent comme des fleurs dans le jardin. On te poussera toujours à te cogner le front, si tu sais de qui tu es le pion, De quelles règles, de quels jeux, quels joueurs tu leur fais affront. Guette comment ça le fait à fond, à donf, Compte sur personne pour te porter en triomphe. L'autre fait sa vie, ta vie se défait, la zone te bouffe. Tu sais, mec, comme coincé dans le niouf, chouf. On piétine ta parole, ma role-pa si on ne te noie pas Ceux qui prétendent t'apprécier, t'étouffent en te serrant dans leurs bras. Faites que je sois la proie du lion avant de faire du lapin ma proie