Caussimon Jean-Roger

Monsieur William

Caussimon Jean-Roger


C'était vraiment un employé modèleMonsieur WilliamToujours exact et toujours plein de zèleMonsieur WilliamIl arriva jusqu'à la quarantaineSans fredaineSans le moindre petit drame...Mais un beau soir du mois d'aoûtIl faisait si bon, il faisait si douxQue Monsieur William s'en allaFlâner droitdevant luiau hasardet voilà !...-Monsieur William ! Vous manquez de tenue !Qu'alliez-vous fair' dans la treizième av'nue ?...Il a trouvé une fill' bien jeunetteMonsieur WilliamIl lui a payé un bouquet de violettesMonsieur WilliamIl l'a suivie à l'hôtel de la PègreMais un nègreA voulu prendre la femme...Monsieur William, hors de luiLui a donné des coups de parapluieSi bien que l'autre, dans le noirLui a cou-pé le couen deux coupsde rasoir...-Monsieur William ! Vous manquez de tenue !Qu'alliez-vous fair' dans la treizième av'nue ?...Il a senti que c'est irrémédiableMonsieur WilliamIl entendit déjà crier le Diable-Monsieur William !Mais ce n'était que le chant monotoneD'un tromboneChantant la peine des âmesUn aveugle, en gémissantSans le savoir, a marché dans le sangEt dans la nuit, a disparu...C'était p't-êtr'le Destinqui marchaitdans les rues...-Monsieur William ! Vous manquez de tenue !Vous êtes mort... dans la treizième av'nue !...