J'avale le vent, j'avale la vie J'avale les gens, j'avale la nuit Je bois le jour, je bois le verre Je bois le vide, je vois mon frère Qui parle au vent, qui parle au bruit Qui parle aux gens qui sont partis J'avale le vent, j'avale mes cris Je cale mes pas sur ceux d'autrui Je vole au vent, je vole de nuit Dans les tympans, dans les tempi Je vois le large, la Normandie Et son bocage et son ennui Je crois les autres, je crois les bruits Je suis en cage, ou sans abri J'avale le vent, j'avale la vie Puis me resape au saut du lit