Armande Altaï

Informule

Armande Altaï


Lorsque je croise 
Tes yeux de gel, 
Mon cœur se fêle 
Et tout s' embrase. 

Cet amour doit 
Rester comme ça 
Informulé 
Informulé. 
Ne dis rien 
Ne dis rien. 
On se regarde 
On se regarde. 

Un bébé pleure, caché au fond de moi. 
Il pousse un long long cri, 
Une plainte infinie 
Pendant que doucement je souris. 
Que jamais ton élan 
Nous soude au coin d'une porte. 
Qu'un érotisme flagrant 
Nous enroule et nous torde 
Dans les flammes. 
Tes mains livides 
Sont translucides 
Tes doigts nerveux 
Tes veines bleues 

Cet amour doit 
Rester comme ça, 
Informulé 
Informulé. 
Ne dis rien 
Ne dis rien. 
On se regarde 
On se regarde. 

Le pli amer sur le coin de ta bouche 
Me parasite , me touche. 
Ton rire te fait trembler. 
Dans ta chemise glacé, 
Tu pâlis . 

Que jamais ton élan 
Nous soude au coin d'une porte. 
Qu'un érotisme flagrant 
Nous enroule et nous torde 
Dans les flammes.