Mon voisin de palier N'est plus du tout le même Il est tout excité Il a perdu son flegme Car il a rencontré A Saint Germain-des-Prés Le vendredi 3 mai En prenant son café Une femme de rêve Rêve, rêve A travers la cloison Je suis la progression De leur conversation Qui tourne à la passion Leurs cris, leurs convulsions Qu'il lui mette un bâillon Quand je bois mon bouillon ! C'est une grande brune Qui s'prend pas pour des prunes Je suis une petite blonde Pas mal, bien qu'un peu ronde Mon voisin de palier Devient un phénomène Même dans l'escalier Il court, il se démène Il parle à son portable Lui qui était affable Est presque détestable Il semble que tout l'accable Sauf sa femme de rêve Rêve, rêve, A travers la cloison Je sens qu'il tourne en rond Mais son agitation, Ce sont mes déductions, Me donne l'impression, Soit dit sans dérision, Qu'il s'fait des illusions C'est une grand brune Qui n'se prend pas pour des prunes Je suis une petite blonde Pas mal qui connaît bien le monde Mon voisin de palier Est r'devenu le même Il est venu dîner Il a recouvré son flegme Son regard est ailleurs On sent la profondeur Du chagrin de son cœur Il pense aux jours meilleurs Il y pense sans trêve Trêve, trêve A travers la cloison Je suis la progression De sa désolation J'entends qu'il téléphone Bien sûr, il n'y a personne Alors, le pauvre couillon Se prépare un bouillon C'était une grande brune Qui s'prenait pas pour des prunes Je suis une petite blonde Pas mal, même assez gironde Mon voisin de palier Est touchant tout de même Il prenait le café Son visage était blême Je faisais mon marché Je l'ai ré-invité J'ai vu qu'il souriait Malgré qu'il y pensait A sa femme de rêve Rêve, rêve, A travers la cloison Je suis la progression De sa reconversion Je l'entends qui sifflote Il y a bien quelques fausses notes Mais j'ai la partition Et j'connais la chanson C'était une grande brune Je suis une petite ronde Je ferai une tarte aux prunes Avec une pâte bien blonde