Tiède se veut la nuit, S'ouvre la boîte à souvenirs ; Limpide coulait ma vie Quand j'étais clown, quand j'étais rire ; Mais j'avais trempé chemise Dans un naufrage ! Le cirque trop sucre a fondu Dans le café noir des années ; Soeur Ballerine s'est décousue Aux fines coutures d'une danse usée ; Rimbaud a séché chemise Dans mon nuage ! Voyez !... Voyez ma roulotte ! Elle a besoin d'autres couleurs Et ce vieux coeur qui cahote Raconte que vous n'aurez pas peur ; Les mendiant de l'infini M'ont enchaîné ! Chargez ma roulotte ! Dix mille étés vous feront la cour Et ce vieux coeur qui cahote Chante que vous serez troubadours ; Ainsi s'en ira la pluie Et nos tourments ! En limons et merveilles, L'horizon se prosterne Aux reins d'un filet bleu Que l'on appelle... la mer ! Cueillez cette roulotte ! Aimez ce cheval ! Pour vous commence un long voyage ! Moutons en transhumance, Bergers d'un septième ciel Issus de l'espérance Comme le vin de la treille !