Alpi Fred

La peste (Le retour)

Alpi Fred


La peste est de retour, la peste se réveilleEt elle envoie ses rats mourir sous le soleilDans une de ces villes où plus rien ne se passe,Où chaque carrefour conduit à une impasseLes statues des grands hommes, silencieux à jamais,Médiocres idoles qui trônent sous un ciel épais,Avec leurs faux visages de bronze ou bien de pierreServent encore de prétexte à d'infâmes prièresEt quand les habitudes étouffent les soupçonsCette ville a tellement honte qu'elle vit sous un faux nomJ'entends des mots sanglants puant comme des rats mortsDes mots qui assassinent sans l'ombre d'un remordIl y a quelques fous, aveugles ou bien lâches,Qui croient encore en dieu, le fétiche qui cracheLe bon sens répugnant d'une nuit de cristalAu fond de leurs yeux rouges et dans leurs bouches sales.La foi préfère au doute l'Ignorance Sacrée,Celle qui croit tout savoir et s'autorise à tuerEt quand les habitudes étouffent les soupçonsCette ville a tellement honte qu'elle vit sous un faux nomJ'entends des mots sanglants puant comme des rats mortsDes mots qui assassinent sans l'ombre d'un remordLa peste ne meurt ni ne disparaît jamais,Les victoires provisoires ne peuvent pas cacherL'interminable défaite qui se lit chaque foisDans les livres qu'elle brûle dans ses grands feux de joieEt quand les habitudes étouffent les soupçonsCette ville a tellement honte qu'elle vit sous un faux nomJ'entends des mots sanglants puant comme des rats mortsDes mots qui assassinent sans l'ombre d'un remord,Alors j'écrase du pied sans l'ombre d'un regretLa bête immonde qui a failli m'infecterEt pendant qu'on parle,Le temps se gâte.