Sur les toits de cette citée morne ruisselle l’eau, ondulantes rigoles Comme les larmes qui s’épanchent sur la peau tendue des endeuillés Dont les habits noirs étanchent les ondées Déchirante amertume des larmes dans le vent Jeté des entrailles d’un ciel dont le ventre sale s’effondre Le fléau s’abat La pluie noire ici s’acharne, battant les pavés Sous la charge démesurée de percussions immenses L’eau qui porte l’immondice s’épanche puis déborde Charriant le reflux de marées impures Dans un cloaque aux milles boyaux Eaux funestes Grandes pluies Diluviennes Meurtrie par la rage aveugle de l’empyrée La ville lasse s’éveille sous le règne de l’hélianthe De douçâtres effluves s’élèvent des ruelles trempées Chemins semés de miroirs Tourmentés par l’urgence d’un vent tenace